Où en êtes-vous de votre déménagement ?
Pierre de Prémare: « Nous nous apprêtons à déposer en février / mars le dossier officiel de demande d’autorisation dont le traitement administratif durera 8/12 mois. Le site sur lequel nous avons choisi de nous implanter est le plus favorable pour les salariés car il est le seul suffisamment proche. Cependant les milieux naturels forestiers qui existent actuellement sur le site présentent un enjeu écologique réel et notre démarche comporte un travail approfondi pour limiter notre impact et pour créer une compensation écologique ailleurs, d’où une plus grande complexité de traitement du dossier. »
De quelle manière avez-vous été indemnisé à la suite de la grêle ?
Pierre de Prémare: « Notre assurance était très limitée car il n’y a pas eu d’épisode de grêle d’une telle intensité dans la vallée du Rhône à Feyzin depuis 60 ans. Nous avons touché 50 K€ pour une perte de chiffre d’affaire qui dépasse déjà 450 K€ en cette fin d’année. La perte de chiffre d’affaire sera encore très importante au printemps avec les travaux de tri draconien que nous avons fait cet hiver pour assurer une production de qualité. »
Quel est le ratio de plantes abimées ?
Pierre de Prémare: « La grêle a eu un impact sur près de 85 % de la pépinière. Environ 8 à 9 % de la pépinière ont été détruits (les plantes sont mortes après leur redémarrage soit en raison de l’impact direct, soit en raison des chaleurs extrêmes sur les jeunes bourgeons en train de redémarrer). Les travaux de taille -souvent sévère- que nous avons entrepris après la grêle ont réduit la structure de plus de la moitié des plantes restantes, avec une vitesse de reprise très variable selon les espèces »
Quelles ont été les soins apportés aux plantes afin de favoriser un démarrage de végétation sain ?
Pierre de Prémare:« Nous avons tout de suite pansé les plaies avec du cuivre pour cicatriser au maximum les tissus. Il s’agissait ensuite de relancer l’activité foliaire des plantes. Nous avons appliqué des engrais foliaires azotés, rapidement absorbés par le feuillage qui subsistait et qui ont permis une meilleure réponse de la plante. Nous avons combiné ces apports avec des stimulateurs de croissance naturels et cicatrisants à base d’algues mais aussi de glycine-bétaïne naturelle, pour compléter l’effet « coup de fouet » des engrais et limiter les stress que subissait la plante à ce moment (fortes chaleurs au mois de juillet). L’application de ces produits s’est faite tous les 10 jours pendant un mois. Enfin, et pour limiter l’effet de pousse très herbacée de l’azote sur certaines espèces, nous avons apporté du calcium et du magnésium à nos cultures, ainsi que certains Oligo-éléments nécessaires au durcissement des tissus. Ceci nous a permis de rentrer sur l’automne avec des cultures en partie sauvées. Le travail ne s’arrête pas là. Une extrême vigilance sanitaire attend nos équipes. Il faudra répondre avec le plus de précision aux besoins de la plante en sortie d’hiver, surtout au niveau de la nutrition et des engrais. Les analyses de matériel végétal réalisées en fin d’automne sont très encourageantes : pas de présence de pathogène autour des cicatrices analysées. »
Est-ce que vous avez suffisamment de disponible pour assurer le printemps ?
Pierre de Prémare: « Certains lots manqueront à l’appel, mais nous pouvons dire que nous aborderons le début de saison avec environs 70% de notre gamme. Le travail apporté au nettoyage, calibrage, changement de pot et taille des végétaux a été considérable ! Nous sommes mieux préparés que cet automne et nos équipes vont redoubler de soins et de vigilance afin que les plantes vendues soient conformes à la qualité que nous proposons habituellement. De plus, les rempotages de printemps vont être anticipés afin de fournir de nouvelles cultures plus rapidement. Les lots soignés et retaillés, viendront également reprendre leur place sur nos disponibles une fois parfaitement requinqués. »