Aujourd’hui, la tourbe est le matériau phare de nos substrats

A la fois très rétentrice en eau et très aéré, elle présente des capacités physico-chimiques idéales pour la création des substrats.

Malgré tout, l’approvisionnement en tourbe devient de plus en plus difficile. En effet, les tourbières jouent un rôle important dans le cycle du carbone, ainsi, pour la préservation de l’environnement, de plus en plus d’exploitation de tourbe ferment leurs portes.

L’horticulture qui ne représente pourtant que 4% de la consommation mondiale de tourbe est la première impactée par cette crise. En effet, la raréfaction des tourbières couplé à une hausse des prix des transports font exploser le coût de cette matière qui fonde l’essentiel de nos substrats. Certains pays, comme la Suisse, choisissent d’imposer une limite de tourbe dans ses substrats (30% de tourbe maximum).

Dans cette optique, nous sommes à l’affût de solutions nous permettant de réduire la proportion de tourbe dans nos substrats.

Depuis 3 ans, nous participons avec ASTREDHOR Auvergne Rhône-Alpes au programme Carbon’Aura, un programme de recherche qui vise à déceler des leviers d’action pour agir sur la diminution de l’empreinte carbone en horticulture.

Les deux principaux leviers d’actions qui ont été identifiés sont : la poterie (voir notre article sur les pots biodégradables) et le substrat.

Les deux dernières années, nous avons évalué l’efficacité de plusieurs substrats sans tourbe.

Ces expérimentations nous ont permis d’aboutir aux conclusions suivantes : la culture avec un substrat sans tourbe est difficile en pépinière car les cycles sont longs et l’impact du climat extérieur est très important.

Ainsi, une culture à cycle plus court avec un système d’arrosage adapté (goutte à goutte) et protégé des conditions extérieures est envisageable.

Etant donné que tous les pépiniéristes (nous compris) ne possèdent pas un tel équipement, nous avons décidé de reconduire l’essai cette année mais avec un substrat faiblement tourbé (30% de tourbe maximum dans les mélanges). Le faible pourcentage de tourbe devrait nous permettre de faciliter les arrosages et de limiter le tassement des substrats.

Nous espérons avoir des résultats concluants cette année ! Nous vous tiendrons bien entendu informés du dénouement de l’expérimentation.